dimanche 14 juillet 2019

'Anna' = 'Nikita', Evelyn Salt ('Salt'), Lorraine Broughton ('Atomic Blonde'), Dominika Egorova ('Red Sparrow'), ... ?



'Anna' (2019) est le dernier film en date (dernier film tout court ?) de Luc Besson et il fait aussi partie des films oubliables de Besson depuis qu'il a fondé EuropaCorp vers 1999 (l'année de 'Jeanne d'Arc', dernier film de Besson produit par Gaumont, c'est ce qu'on appelle un signe).

Quasi-remake de sa 'Nikita' (1990) et surtout film-bilan (en accord avec la thématique (limitée) des poupées Matriochka, 'Anna' aurait pu être tout aussi bien, entre autres, Héléna (Isabelle Adjani dan 'Subway'), Mathilda (Natalie Portman dans 'Léon' (1994)), Leeloo et Jeanne d'Arc (Milla Jovovich, alias 'Le Cinquième Élément' (1997) et 'Jeanne d'Arc'), Rie Rasmussen alias 'Angel-A' (2005), Louise Bourgoin alias 'Adèle Blanc-Sec' (2010), Aung San Suu Kyi (Michelle Yeoh alias 'The Lady' (2011)), Scarlett Johansson alias 'Lucy' (2014), Laureline (Cara Delevingne dans 'Valérian et la Cité des Mille Planètes')), 'Anna' est par dessus tout vidé de toute ambiguïté qui fait le sel du cinéma d'espionnage ('À la Poursuite d'Octobre Rouge' de John McTiernan, tourné la même année que 'Nikita', est un chef-d'oeuvre à ce niveau-là concernant le personnage du commandant Marko Ramius (Sean Connery)), à cause d'une structure narrative peu ambitieuse et inutilement démonstrative (revoyez l'excellent 'Ultime Razzia' (Stanley Kubrick, 1956), le mésestimé 'À Fleur de Peau' (Steven Soderbergh, 1995) ou l'étonnant 'Following' (1998), le premier film de Christopher Nolan, pour être vraiment surpris par leur construction).

Si Sasha Luss, mannequin vue dans l'exécrable 'Valérian et la Cité des Mille Planètes' (Luc Besson, 2017), s'en sort pas trop mal, son écriture est anémique (une baston étonnamment gore et très Bourne-sque certes sympathique, mais on ne ressent pas vraiment la vulnérabilité et l'imprévisibilité de la Miss tout au long du film tellement est a l'air ... morte, dans le mauvais sens du terme).
Les autres personnages qui entoure Anna sont des caricatures en puissance (les acteurs ont l'air d'être absent).

Hormis le fait qu'il n'a strictement rien à raconter (combien de fois je me suis demandé : où est-ce qu'il veut en venir, le père Besson ?), 'Anna' a le malheur d'arriver après des films similaires comme 'Salt' (Phillip Noyce, 2010) (la tagline aurait pu être " Qui est Anna ? ", à l'image du " Qui est Salt ?"), 'Atomic Blonde' (David Leitch, 2017) (on ne ressent pas vraiment l'atmosphère visuelle des années '80 et '90. D'ailleurs, je me demande si les téléphones, les ordinateurs portables et, surtout, les clés USB étaient déjà là entre 1985 et 1994, période du film (période de l'âge d'or bessonnien, c'est-à-dire entre 'Subway' et 'Léon' ?)) et, surtout, 'Red Sparrow' (Francis Lawrence, 2018) (son jusqu'au-boutisme taré, inexistant chez 'Anna').

Je suppose qu'entre les mains d'un autre réalisateur, le film aurait pu prétendre à un niveau égal à ces 3 films, mais le réalisateur s'appelle Luc Besson et il est dans la merde jusqu'au cou (mort de sa Cité du Cinéma, EuropaCorp en quête de racheteur (trouvé aux États-Unis, chez Vine depuis le 3 juilet dernier), accusations d'agression sexuelle ('Anna' laisse un goût d'hypocrisie rance à ce niveau là)).

" Mysogine " ? Probablement pas, mais " sexiste ", pas loin (dans ce cas, Michael Bay peut aussi être accusé de sexiste. Il suffit de voir sa vision de la femme dans n'importe lequel de ses films). Voir Anna se battre en porte-jarretelles noir est juste un fantasme d'adolescent (comme chez Michael Bay, tiens).
Mais creux ? Certainement.

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